Voici notre second volet de la série des Billets du temps : cartes blanches sous forme de petites chroniques écrites par notre plume drômoise Jeanne Aimé-Sintès.
Et le dessin est signé par Éloise Bloit bien sûr. (Cliquez dessus pour l'agrandir)
Billet du temps du Parc de Lorient - n°2
Par Jeanne Aimé-Sintès, le mercredi 20 janvier 2016
Une visite du parc
de Lorient avec Jeannot
Aujourd’hui, c’est
Jeannot le guide. Cet habitué du parc vient s’y promener depuis presque
quarante ans. Lorsqu’il tenait son bar-tabac au centre de ville de Valence, il
s’y échappait dès qu’il le pouvait. Maintenant, les balades sont devenues
quotidiennes. « C’est mon rituel, tous les matins je viens m’évader dans le
parc de Lorient. J’en ai besoin ». Jeannot entame la discussion en portant son
regard sur les hauts peupliers, les pins, les grandes prairies. Puis il
poursuit « le parc de Lorient est vraiment le poumon vert de Valence, c’est une
chance d’avoir un tel espace. On y fait des rencontres sympathiques, les gens
discutent facilement ». Et Jeannot n’est pas en reste. C’est lui qui lance un
grand « bonjour » dès que l’on croise des joggeurs, solitaires ou en groupes. «
Ce que j’apprécie ici, c’est le calme, les beaux arbres et le fait que le parc
soit très bien entretenu ». Jeannot se tourne en direction de la Véore et ajoute
: « Aujourd’hui, par exemple, il y a une équipe venue faire tomber deux grands
peupliers. Lorsqu’ils sont secs, ces arbres deviennent dangereux pour le public
». En véritable ambassadeur du parc, Jeannot est au courant de la santé des
arbres, des travaux, des évènements petits et grands et échange tous les jours
avec Sylvia, agent d’accueil et Lilian, agent technique. « Sylvia et Lilian
sont devenus des amis, depuis le temps que l’on se connait. Ils prennent leur
travail tellement à coeur... » souligne t-il en riant.
Il y a Jeannot,
mais aussi Kinou, un épagneul tibétain sagement assis, compagnon incontournable
de chaque balade. « Celui-ci est un pantouflard » souffle Jeannot, « il aime
marcher mais sans plus. Rien à voir avec mon braque allemand, un vrai marcheur
qui m’emmenait jusqu’à Beauvallon le long de la Véore ». Un petit silence
chagrin s’installe. Jeannot ajoute « lorsqu’il est mort, je n’ai pas pu revenir
au parc pendant cinq mois. C’était trop dur de repenser à toutes nos balades
ensemble. Je venais et je faisais demi-tour ». Puis Jeannot enchaîne « ici, je
croise souvent des écureuils et des biches, j’ai même vu un castor une fois ».
Vers 10h30, le parc
s’anime un peu plus. Derrière nous, une classe de 6ème du collège Gérard Gaud,
de Bourg les Valence, entame sa première course d’orientation. « Nous allons
venir tous les mercredis matins jusqu’aux vacances de février » explique le
professeur d’EPS, « le parc de Lorient est un bon terrain d’initiation. C’est
grand, mais les élèves ne peuvent pas se perdre ». Après leur entrainement, un
groupe de filles donne ses impressions « c’était vraiment facile, on a trouvé
toutes les balises en suivant le plan. Mais après, ça va devenir plus
difficile. Et puis ça fait du bien de sortir du collège... ». A quelques pas de
là, sur le terrain de baskets, quelques adultes évoluent sur des vélos adaptés,
d’autres trottinent ou profitent du calme, assis sur un banc. Les pensionnaires
du centre spécialisé Les Magnolias, à Montélier, viennent deux à trois fois par
semaine se promener dans le parc. Un accompagnant explique « c’est important de
sortir de la structure, de se dépenser et de se poser ». Pour Jeannot, il est
temps de rentrer à la maison... avant de revenir peut-être cette après-midi !
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